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Par Derick Ngaira
Le programme de transformation de l’Afrique ne peut être réalisé sans intégrer pleinement la science, la technologie et l’innovation (STI) comme moteurs d’une croissance inclusive et durable. La Stratégie de l’Union africaine pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique (STISA) 2024-2034 propose un plan directeur pour placer la STI au cœur des plans de développement nationaux, des politiques industrielles, des systèmes éducatifs et des cadres de gouvernance. Mais cette vision ne deviendra réalité que si les gouvernements, les institutions et les communautés agissent ensemble et de toute urgence.
Lors de la Conférence sur les Preuves pour le développement (Evi4Dev) de mai 2025, des dirigeants de tous les secteurs ont réaffirmé le rôle essentiel de la STI dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Afrique. Les discussions ont souligné la nécessité d’intégrer la STISA 2034 dans les stratégies nationales, en mettant en avant les priorités politiques, en partageant les réussites et en identifiant les lacunes persistantes à combler pour exploiter pleinement le potentiel de la stratégie. La STISA 2034 est une boussole pour repositionner la science et l'innovation comme moteurs essentiels de la croissance africaine. De l'amélioration des soins de santé et de la sécurité alimentaire à la lutte contre le changement climatique et à la création d'emplois propres pour les jeunes, la STI devrait être le moteur d'un développement inclusif.
Pour y parvenir, la collaboration est essentielle. Aucun acteur – gouvernement, milieu universitaire, société civile ou secteur privé – ne peut à lui seul mettre en œuvre la STISA. La conférence Evi4Dev a souligné la nécessité d'une coordination intersectorielle pour mettre en œuvre la stratégie et suivre les progrès. Les ministères doivent collaborer avec les universités et les instituts de recherche afin d'aligner les programmes d'études sur les besoins de développement industriel et national. Le secteur privé devrait co-investir dans la recherche et soutenir le développement des compétences. Au niveau régional, les États africains doivent partager leurs connaissances, leurs technologies et leurs enseignements pour accélérer les progrès collectifs.
La transformation des systèmes éducatifs africains est tout aussi urgente afin de refléter les réalités du XXIe siècle. Les gouvernements, les écoles et les universités doivent donner la priorité aux sciences, à la technologie, à l'ingénierie et aux mathématiques (STEM), parallèlement à l'éducation numérique. Ces compétences sont essentielles pour préparer la jeunesse africaine à innover et à jouer un rôle moteur dans l'économie numérique. L'égalité des sexes doit également être au cœur de ces efforts. Par conséquent, des politiques sensibles au genre sont essentielles pour libérer le plein potentiel des femmes et des filles dans les domaines des sciences et du leadership.
Mais les investissements doivent être à la hauteur des ambitions. La conférence Evi4Dev a souligné la nécessité d'un financement public accru pour la recherche et l'innovation. Le soutien à la recherche fondamentale, souvent négligé, est particulièrement crucial, car il sous-tend les avancées futures. De plus, l'intégration des systèmes de savoirs autochtones dans le processus d'innovation garantira que les solutions soient ancrées localement et culturellement pertinentes.
Pour que les STI stimulent le changement politique, les résultats de la recherche doivent être communiqués efficacement. Les chercheurs doivent posséder des compétences en diplomatie scientifique et en communication pour combler le fossé entre les connaissances et les actions. Les universités devraient intégrer ces compétences dans les programmes de troisième cycle, tandis que les chercheurs doivent activement mobiliser les décideurs politiques pour co-créer des solutions fondées sur des données probantes.
Fini les belles paroles. L'Afrique a les idées, les ressources humaines et la passion nécessaires pour mener sa propre transformation. Avec la STISA 2034 comme guide et l'élan de la conférence Evi4Dev comme catalyseur, le continent doit désormais agir avec audace et placer la science et l'innovation au cœur de son développement.
La troisième partie de cette série de blogs se concentre sur la nécessité d'investir dans les technologies numériques telles que l'intelligence artificielle pour réaliser l'Afrique que nous voulons.