
Par Derick Ngaira
Alors que l’Afrique trace sa voie vers le développement durable, un principe doit être au cœur de tous les efforts: l’équité et l’inclusion. Sur tout le continent, trop de voix restent ignorées, en particulier celles des communautés marginalisées, des femmes et des groupes sous-représentés. La toute première Conférence sur les Preuves pour le développement (Conférence Evi4Dev) a souligné l’urgence d’exploiter la science, la technologie, les données et l’innovation pour bâtir une Afrique plus inclusive et plus équitable.
L’équité et l’inclusion sont les fondements d’un développement efficace. Lorsque les politiques et les programmes excluent certains groupes ou ne répondent pas à leurs besoins spécifiques, les résultats en matière de développement sont faussés. À l’inverse, les approches inclusives qui prennent en compte les voix marginalisées et s’appuient sur des solutions fondées sur les données produisent des progrès plus efficaces et durables.
Les gouvernements doivent renforcer la mise en œuvre de politiques inclusives et fondées sur des données probantes qui favorisent l’égalité des chances pour tous les genres en matière d’innovation et de leadership. L’équité des genres n’est pas une case à cocher; C'est un moteur essentiel de la croissance économique et du bien-être social. Il est nécessaire de démanteler les barrières systémiques, de transformer les dynamiques de pouvoir et de créer des environnements où chacun peut diriger, s'épanouir et façonner l'avenir sur un pied d'égalité.
Donner aux femmes et aux filles les moyens de participer pleinement aux secteurs des sciences, des technologies et de l'innovation est essentiel pour l'avenir de l'Afrique.
Un développement inclusif exige également de repenser les systèmes d'éducation et d'apprentissage. Les programmes d'apprentissage doivent être repensés pour répondre à la diversité des besoins d'apprentissage, en garantissant un accès équitable à tous les apprenants, quels que soient leur sexe, leur handicap ou leur milieu socio-économique. Ce n'est qu'alors que nous pourrons développer le plein potentiel de tous les jeunes esprits africains.
Plus important encore, les acteurs du développement devraient intégrer des modèles communautaires qui exploitent les données locales pour concevoir et mettre en œuvre des politiques et des programmes sensibles au genre. Cette implication locale garantit que les interventions sont culturellement pertinentes et répondent efficacement aux réalités vécues par les groupes marginalisés.
Les organismes de financement ont également un rôle essentiel à jouer en adoptant des approches de financement inclusives qui soutiennent intentionnellement les innovateurs marginalisés et sous-représentés. L'accès aux ressources demeure l'un des principaux obstacles pour de nombreux entrepreneurs et chercheurs africains prometteurs. Des stratégies de financement ciblées et équitables favoriseront un écosystème d'innovation plus diversifié, où les idées nouvelles issues de tous les horizons de la société pourront prospérer.
La voie vers une Afrique véritablement inclusive exige l'engagement des gouvernements, des partenaires de développement, des bailleurs de fonds et des communautés à privilégier l'équité à chaque étape du processus de développement. Lorsque la science, la technologie, les données et l'innovation sont exploitées de manière inclusive, les bénéfices dépassent les groupes restreints et améliorent des sociétés entières.
En amplifiant les voix marginalisées et en garantissant l'égalité des chances, l'Afrique peut accélérer la réalisation de sa vision de prospérité, de résilience et de croissance partagée. L'avenir du développement africain repose sur l'adoption de cette approche inclusive et fondée sur des données probantes.